La crise accentue l'intérêt pour le microcrédit

Samedi, 28 Février 2009 11:17 Administrateur
Imprimer


Baudet, MB. & Michel, A. & Delcas, M.- Le Monde du 07 Février 2009


La Banque mondiale a annoncé la création d'un fonds de soutien à ce mode de financement alternatif.

La crise économique va-t-elle renforcer la demande en matière de microcrédit ? Pour le moment, le phénomène n'est pas quantifiable. Mais sur le terrain, d'un bout à l'autre de la planète, les acteurs de la microfinance, qui permet aux plus démunis d'avoir accès au crédit et de démarrer une activité économique, témoignent de l'arrivée à leurs guichets de nouveaux clients, victimes de la crise.

"Depuis quelques semaines, nous avons des demandes de la part de menuisiers, de couturières, de coiffeurs, qui se tournent vers nous parce que leurs banques ne veulent pas ou plus leur prêter", constate Noureddine Ayouch, président de la fondation Zakoura, l'une des grandes institutions marocaines de microcrédit.

Pancho Otero, directeur de l'Institut des politiques pour la microentreprise de Santa Cruz (Bolivie), confirme que, dans certains pays du continent américain, "très dépendants de l'économie américaine, la hausse du chômage va engendrer une augmentation de l'économie informelle mais aussi une progression de la demande en microcrédit", bouée de sauvetage pour les exclus.

Selon de nombreux experts, le microcrédit devrait donc jouer un rôle d'amortisseur pour le chômage. Cette fonction n'est pas négligeable alors que, selon le Bureau international du travail (BIT), la crise devrait faire basculer jusqu'à 176 millions de travailleurs dans la pauvreté en 2009. "Le séisme financier actuel a montré comment les banques se sont échappées dans une bulle virtuelle, tandis que le microcrédit est, lui, relié à l'économie réelle", estime Maria Nowak, présidente, en France, de l'Association pour le droit à l'initiative économique (ADIE).

DEMANDE VIGOUREUSE AU NORD

Pour Mme Nowak, qui fut l'une des premières à importer en Europe cette forme de financement née dans les pays en développement, le recours au microcrédit pourrait concerner le Sud et le Nord. "Beaucoup de salariés se retrouvent à la rue du fait des nombreux plans sociaux, le travail indépendant se développe, nous le constatons en France, dit-elle. Le microcrédit permet aux chômeurs d'obtenir un premier revenu, il constitue, en temps de crise, un puissant levier d'insertion professionnelle et sociale."

La France n'est pas seule à percevoir l'intérêt de la microfinance. Aux Etats-Unis, la secrétaire d'Etat Hillary Clinton compte parmi ses plus fervents soutiens. Et, fait symbolique, le Bangladais Muhammad Yunus, considéré comme le père du microcrédit à travers sa fameuse Grameen Bank, vient d'y implanter ses premières agences... lire la suite de l'article sur Le Monde.fr

 

Mise à jour le Jeudi, 05 Mars 2009 17:29