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Page d'accueil Microcrédit à My Long-Cao Lanh (2009-2016) La 7ème distribution de microcrédit à My Long

La 7ème distribution de microcrédit aux habitants démunis de My Long

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Cette année au mois d’avril il règne à Dong Thap, une chaleur torride éloignant tout espoir de pluie, alors qu’en fin d’après midi nous arrivâmes à Saigon sous une pluie battante. Cependant tout bien pesé, c’est à la faveur de ce temps sec à My Long, que nous avons pu au cours de ce voyage, rendre visite à plusieurs familles et s’entretenir assez longuement avec elles, en particulier avec une famille qui a développé un procédé particulier pour son élevage de porcs.

Auparavant, nous avons procédé à la septième distribution de microcrédit  aux 10 nouveaux postulants et à 2 personnes qui ont déjà bénéficié du programme de microcrédit d’AVNES lors de la 3ème distribution et dont le prêt arrivait à échéance. Ces deux personnes – Mme Câm Vân et Mme Kim Vân – étaient présentes ce jour-là.

La famille de Mme Kim Vân comprend 5 membres : elle-même, 1 garçon, 1 fille employée de maison, et 2 autres enfants encore jeunes. Avec le prêt renouvelé elle pourrait  tenir un petit commerce de soupe, en plus de la culture potagère, sa principale occupation.

La famille de Mme Câm Vân, avec des enfants en bas âge, a été en butte à de grandes difficultés financières. Son élevage de canards commencé l’année dernière fut un échec à cause de l’inondation survenue dans la région.

Parmi les 10 nouveaux emprunteurs, 4 souhaiteraient ouvrir un petit commerce, 2 voudraient emprunter de l’argent pour acheter de l’engrais pour leur potager et rizière et les 4 restants pencheraient pour  l’élévage de porcs, de poissons et de canards.

 

Situation économique générale des paysans de My Long

Un récent recensement sur le niveau de pauvreté à  My long vient d’être achevé. Selon ces statistiques le nombre de familles considérées comme «pauvres» a baissé de 378 à 318 familles par rapport à l’année précédente. Ainsi environ 16%  de familles classées auparavant comme « pauvres » sont passées dans la catégorie de gens “proches du seuil de pauvreté” et même dans celle de gens “ sortis de la pauvreté “.

L’ Union des Femmes de My Long s’est félicité de ce résultat encourageant, car jusqu’à présent s’il y a eu diminutions du nombre de foyers pauvres, celles-ci étaient de l’ordre de 10% par an seulement. A cette occasion elle s’est jointe aux bénéficiaires de microcrédit pour réitérer à AVNES leurs remerciements pour son aide efficace.


La présidente de l’ Union des Femmes de  My Long explique le système du microcrédit et remercie AVNES pour sa participation à la lutte contre la pauvreté dans la commune

Les arboriculteurs fruitiers à My Long n’ont pas eu de chance cette année : les longaniers frappés par une maladie appelée « tête de dragon » (les jeunes fleurs se recroquevillent comme une tête de dragon et se fanent avant sans produire de fruits) ont donné lieu à une mauvaise récolte.

Les producteurs de mangues ont subi une baisse importante du prix de vente. Le long de la route principale menant à My Long, nous avons vu des tas de mangues déversées sur le bord de la route et proposées à des prix très bon marché.

Les éleveurs de porcs  sont passés par un contrôle sanitaire sur l’utilisation d’un produit dopant destiné à réduire la proportion de graisse dans la viande, produit qui a suscité ces derniers mois la méfiance des consommateurs. Le résultat négatif du contrôle effectué à My Long a empêché une chute importante du prix de vente de la viande porcine locale.

Elevage de poissons : L’un des 12 bénéficiaires de nos prêts a choisi l’élevage d’alevins. Ces alevins sont mis en vente à la taille de 2 doigts. Actuellement cet élevage nous dit-on représente une activité fort profitable.

L’élevage de grenouilles  a donné aussi de très bons résultats, même s’il a requis au départ une importante mise de fonds, jusqu’à 40 millions de VN dông (environ 1500 €). Après 2 mois et demi d’élevage les grenouilles ont été commercialisées et ont rapporté un bénéfice d’un montant équivalent au capital investi pour l’achat de têtards.
D’après nos souvenirs, lors de leur voyage à My Long, M. Dinh, et Mme Quynh Châu sont allés avec nous  visiter  un élevage de grenouilles. Actuellement il y a 10 familles qui pratiquent cet élevage et elles en sont satisfaites.


Echanges de propos entre la représentante d’AVNES et les paysannes de My Long sur leur projet d’activités avec l’argent emprunté

 

Une réussite remarquable grâce au microcrédit  d’AVNES

A l’issue de la distribution des prêts, nous nous sommes rendus chez Mme Nguyên thi Khoa, résidant au hameau 2 et bénéficiaire d’un prêt d’AVNES lors de la 5ème distribution de microcrédit  à My Long le 11/03/2011. Après avoir vu l’aménagement de la porcherie et entendu les explications de Mme Khoa et de ses 2 fils, nous sommes convaincus d’un cas de réussite remarquable grâce au microcrédit conjugué aux efforts et à la détermination de cette famille, même si on ne peut écarter le facteur “chance”.

Au début de 2011 cette famille se trouvait dans une situation extrêmement difficile. En effet peu de temps avant, le deuxième fils de Mme Khoa – dont l’épouse est décédée d’une maladie cardiaque, lui laissant la charge d’un fils de 3 ans de santé fragile -  a été victime d’un accident vasculaire cérébral, et a du être admis aux urgences, alors que la famille ne disposait en tout que de quelques centaines de milliers de VNdông (une douzaine d’euros). Heureusement, les voisins se sont réunis et ont collecté 14 millions de dông, qui lui sont prêtés afin de couvrir les frais médicaux et hospitaliers. C’est ainsi qu’il a été guéri mais n’a pu récupérer complètement son potentiel de travail.


Mme N-T-Khoa avec le fils hospitalisé d’urgence devant leur porcherie

Survint alors opportunément la décision d’AVNES de distribuer une 5ème tranche de microcrédit à My Long au moment où la famille de Mme KHOA était aux prises avec ces difficultés financières. Son nom a ainsi été proposé dans la liste des bénéficiaires. Nous nous sommes souvenus de la détermination qui transparaissait dans ses propos lors de la réception du prêt.

Une année a passé, mais nous avons tout de suite reconnu Mme Khoa grâce à son dehors dynamique malgré ses 66 ans. Elle nous a accueillis avec ses 2 fils et d’un air radieux elle s’est félicité d’avoir, grâce au prêt d’AVNES, réussi depuis à rembourser ses voisins et à disposer en outre d’un élevage de porcs.
Ayant un peu de temps et intéressés par son cas, nous lui avons demandé de nous raconter sa réussite depuis l’octroi du microcrédit.

Mme Khoa n’a pas hésité à nous partager son expérience :

  1. Tout d’abord, avec les 6 millions du microcrédit, elle a acheté une truie reproductrice au prix đe 4,5 millions, le reste servant à remettre en état l’ancienne porcherie. La nourriture pour la bête a été achetée à crédit.
  2. Cette truie a ensuite mis bas une portée de 6 porcelets dont une femelle. Ainsi au bout de 4 mois, de cette première portée, elle a obtenu 5 porcs qu’elle a vendus, et a gardé 2 truies (la mère et la petite truie) pour poursuivre la reproduction. Le produit de cette vente a suffi à rembourser les voisins et à  régler le prix de la nourriture achetée à crédit.
  3. “Avec l’aide de Dieu“ selon elle et grâce aux soins attentifs de sa famille, les 2 truies qui sont restées - la mère et sa petite - ont donné à la portée suivante 14 porcelets, parmi lesquels par chance il y a eu une autre femelle.

A la nourriture industrielle Mme Khoa a ajouté les feuilles de patate de son jardin,  le tout mélangé avec le son de riz  pour nourrir ses porcs. Dans son jardin il y a aussi un légume spécial ayant des propriétés médicamenteuses bénéfiques pour les porcs.

Elle a vendu 13 porcs lorsque ceux-ci ont atteint le poids de 100 kg. “ Ce qui consitue un gros bénéfice” s’écria Mme Khoa. Elle afficha sa joie communicative par un éclat de rires, car maintenant dans sa porcherie il y a trois générations de truie, de la grand-mère à la petits fille, prêtes à la reproduction.


Emplacement pour la cuisson de la nourriture pour les porcs attenant à la porcherie


Profitant de son enthousiasme nous lui avons posé la question suivante : “ Si vous devez maintenant rembourser votre emprunt, en avez-vous les moyens, et que pensez- vous du système de microcrédit ? “.

Sans hésiter elle a répondu : “ Je ne suis qu’à la première année (sur les 2 ans) du prêt et à la 3ème portée de porcs, mais si je dois rembourser maintenant le capital pour permettre à d’autres familles nécessiteuses d’emprunter je le ferai volontiers car cette somme d’argent m’a sauvée aux moments difficiles. Actuellement j’ai assez d’argent pour rembourser le prêt : j’ai réglé toutes les dettes contractées lors de la maladie de mon fils, construit une porcherie et disposé en outre d’un capital que constituent les 3 truies reproductrices ainsi que plusieurs porcs en cours d’élevage. C’est vraiment appréciable, vous savez !".

La porcherie réservée aux bêtes à viande a été déjà aménagée convenablement, mais avec des truies reproductrices, nous n’avons pu éviter le rejet de lisiers et d’eau sale sur le sol et dans le jardin.  Pour cette raison j’espère que AVNES pourra un jour nous aider à avoir un équipement de biogaz, afin de préserver la propreté de l’environnement. “

Les paroles de Mme Khoa louant la propeté de sa porcherie pour les bêtes à viande ont suscité notre curiosité et nous avons demandé à la visiter. Après nous avoir conduits devant une porcherie assez grande, clôturée de barres de fer, Mme Khoa et ses fils nous ont expliqué que c’est le service de l’environnement qui les a guidés dans l’élaboration de la porcherie selon la méthode suivante : couvrir le plancher d’une épaisse couche de sciure de bois puis mélanger celle-ci  avec un ferment qui a pour effet de détruire les déchets.  Les fèces et l’urine de porc sont transformées par ce ferment en un liquide qui imprègne la sciure et sera ensuite absorbé par la terre du jardin.

La couche de sciure ainsi asséchée restera toujours propre et les bêtes sont préservées des maladies car elles ne sont pas en contact permanent avec leurs fèces et urine. Nous trouvant près de la porcherie nous n’avons pourtant pas senti de mauvaise odeur. Toutefois le plancher de sciure ne convient qu’aux porcheries pour les porcs à viande alors que pour les truies reproductrices il faut encore des porcheries de type ordinaire.

Le fils de Mme Khoa a aménagé pour chaque truie reproductrice un espace séparé d’où les fèces et urines sont rejetées dans le jardin et vers l’arroyo se trouvant à proximité. C’est pourquoi Mme Khoa a exprimé le souhait d’avoir un équipement de biogaz afin de remédier à cet inconvénient.
Par ailleurs elle a précisé que le coût d’une porcherie avec plancher de sciure de bois est de 7 millions de VNdông dont 2 millions et demi subventionnés par l’état.


Porcherie avec plancher de sciure de bois de la famille de Mme Khoa


Nous avons repris le car pour retourner à Saigon avec ce sentiment d’enthousiasme transmis par la famille de Mme Khoa. Evidemment, l’exemple de cette famille n’est pas fréquent et il faut tenir compte aussi de la chance de chacun. Cependant de son point de vue le microcrédit est arrivé au bon moment et a tenu le rôle bénéfique attendu.


Mai Ninh,
Avril 2012.

Traduction de Pham Ngoc Truong.
Titre original : "Vi tín dụng đợt 7 giúp dân nghèo xã Mỹ Long".

Mise à jour le Vendredi, 01 Juin 2012 15:14