Vendredi, le 21/10/2011 | 11:09 (GMT + 7)
Lors de leur rencontre avec des membres de l’AVNES à Mỹ Long (Đồng Tháp), les bénéficiaires du programme de micro-crédit se sont confondus en remerciements à l’égard de l’association.
Ils expriment leur gratitude non seulement pour l’aide financière qu’ils ont reçue mais également pour la confiance que l’AVNES a placée en eux. Parallèlement, ils ont eux-mêmes gagné en confiance. C’est ce qu’il faut retenir avant tout de l’action engagée par l’AVNES à Đồng Tháp et à Bến Tre.
Muhammad Yunus, pionnier du micro-crédit. Photo: TL
L’AVNES apporte aux populations démunies une aide différente de celle dispensée habituellement par les autres organisations caritatives, et ce sur deux points fondamentaux. Le premier est que cette assistance consiste en un micro-crédit et non en un don. L’emprunteur est tenu de verser régulièrement des intérêts sur ce prêt, même si le taux est très bas, voire insignifiant. Il reçoit ces fonds dans un esprit tout autre que s’il s’agissait d’un don : il ne ressent pas le prêt comme un acte de charité.
Au contraire, le bénéficiaire se sent respecté par les créanciers, qui ont créé les conditions pour qu’il puisse assurer son autonomie, compter sur son propre travail et ainsi échapper à la misère. Le micro-crédit est une aide dont l’importance tient non pas à la modique somme prêtée, mais au fait que le déshérité y puise une confiance nouvelle dans sa capacité de travailler. Et avec cette confiance vient l’estime de soi, tout comme la conviction qu’il faut prendre son destin en main.
La seconde différence entre le micro-crédit et la philanthropie réside dans l’accompagnement dont bénéficie l’emprunteur. Celui-ci peut se former et acquérir les compétences nécessaires pour faire fructifier le petit capital reçu. Il apprend ainsi à organiser sa vie, à être son propre patron, à dépenser son argent à bon escient. Comme dit le proverbe, “Si vous donnez un poisson à un pauvre, il mangera un jour, mais si vous lui apprenez à pêcher, il mangera tous les jours”.
Telle est effectivement la philosophie qui guide l’action de l’AVNES. Grâce à une somme de cinq à six millions de dongs seulement, de nombreuses familles ont réussi à s’extraire de la pauvreté. Ce résultat montre le rôle essentiel joué par une bonne gestion dans la vie d’un individu, d’une famille, d’une communauté, quelle que soit sa taille, et de la société dans son ensemble. On voit tant de tristes exemples de dizaines de milliards gaspillés, alors que cinq millions de dongs suffisent parfois à changer un destin
Le micro-crédit consiste en un prêt d’un faible montant, reposant sur la confiance. Cette forme de crédit existe depuis longtemps, notamment en Asie et en Amérique latine, mais c’est l’Allemand F.W. Raiffeisen qui, le premier, a eu l’idée de créer un système fondé sur le micro-crédit, avec le lancement d’une coopérative d’épargne et de crédit. En 1860, des services de micro-finance ont vu le jour en Allemagne, essentiellement dans le domaine agricole. Les membres de la mutuelle mettent en commun leurs capitaux pour s'octroyer des crédits entre eux, s’entraident et réinvestissent les profits éventuellement réalisés. Le tournant a été la création par Muhammad Yunus, au Bangladesh, de la Grameen Bank, une banque spécialisée dans le micro-financement.
|
Source : Journal Lao Động (http://laodong.com.vn/Tin-Tuc/Vi-tin-dung-va-niem-tin-o-nhung-nguoi-ngheo/63420)
Traduction de Phan Ngọc Dung.